C’est un oiseau ? C’est un avion ? Non, c’est bien Mary Poppins qui sort des nuages et fait son grand retour sur les écrans de cinéma après 54 longues années. Mais ce grand retour mérite-t-il un accueil chaleureux de toute la famille ou est-ce une visite importune d’une vieille amie ? Réponse…
Synopsis :
À Londres, au temps de la Grande Dépression. Michael Banks (Ben Whishaw), aujourd’hui veuf et père de 3 enfants – Annabel (Pixie Davies), John (Nathanael Saleh) et Georgie (Joel Dawson) – occupe un emploi temporaire au sein de la banque qui employait jadis son père et son grand-père. Mais les temps sont durs et l’argent se fait rare. Jane (Emily Mortimer), la sœur de Michael, leur vient en aide dès qu’elle le peut, mais confrontés aux dures réalités de la vie, Annabel, John et Georgie sont forcés d’assumer des responsabilités qui les font grandir beaucoup trop vite. Quand le directeur de la banque M. Wilkins (Colin Firth) entame une procédure de saisie de la maison des Banks, le vent tourne enfin et Mary Poppins (Emily Blunt), la gouvernante qui transforme par magie n’importe quelle tâche ordinaire en une épopée fantastique et inoubliable, réapparaît dans leur vie… Avec l’aide de son ami Jack (Lin-Manuel Miranda), l’allumeur de réverbères, elle va entraîner les enfants dans des aventures extraordinaires et leur faire découvrir des personnages hauts en couleurs afin de ramener vie, amour et rires au sein de leur foyer…
Critique :
« Blunt était destinée à jouer le rôle de Mary Poppins »
54 ans… Il aura fallu 54 ans à l’empire Disney pour donner une suite à son personnage phare. Et on peut les comprendre. Au-delà des montagnes que Walt Disney a dû braver pour obtenir les droits d’adaptations de la célèbre nounou, Mary Poppins est le film emblématique de Disney : il révèle au monde le talent de Julie Andrews tout en confirmant celui de Dick Van Dyke, remporte cinq Oscars et devient l’un des films les plus iconiques de tous les temps. Qui ne connait pas le mot Supercalifragilisticexpidélilicieux ? Alors qui ne serait pas un tantinet curieux voir joyeux lorsque Disney annonce une suite, et non un remake, de Mary Poppins par le réalisateur du très bon Chicago mais aussi du très mauvais Into the Woods.
On fait un saut dans le temps, et c’est en ce 4 décembre sous le ciel gris de Paris que nous découvrons enfin le résultat de plusieurs années de labeurs. 2h10 plus tard, on sort de la salle avec seulement un léger sourire au coin de la lèvre.
On peut commencer par l’un des gros points positifs du retour de Mary Poppins : son casting principal. Que dire de Emily Blunt ? Qu’elle est une excellente actrice ? Entre ses rôles dans Le Diable s’habille en Prada, Edge of Tomorrow, Sicario, Looper mais plus récemment Sans un bruit, l’actrice britanno-américaine l’a déjà prouvé a mainte reprise. Blunt était destinée à jouer le rôle de Mary Poppins, et comme Julie Andrews avant elle, Blunt deviendra l’icône du personnage pour une nouvelle génération. Lin-Manuel Miranda est lui aussi tout aussi formidable et comme Blunt, bien que son talent a déjà été prouvé notamment sur sa comédie musicale Hamilton, c’est toujours un plaisir de le revoir et briller autant à l’écran.
Et en parlant de Lin-Manuel, l’autre gros point positif du film réside dans les chansons dont il est l’un des lyricistes. Bien que celles-ci gardent en elle une touche de nostalgie provenant du premier film (quelques petites notes sont incrustées par-ci, par-là), lui et ses collègues auraient pu prendre les anciens classiques et les remettre au gout du jour, ils ont décidé d’apporter un vent de fraîcheur avec de nouvelles chansons formidables, coup de cœur pour « Votre jour de chance », « Royal Doulton Music Hall », « Où vont les choses » et « La Magie des ballons ».
« Royal Doulton Music Hall » qui est, par ailleurs, la scène la mieux chorégraphiée du film. Dès les premières minutes, celle-ci rappelle instantanément Chicago de Rob Marshall.
La direction artistique, elle aussi, est d’une créativité folle notamment dans les scènes où Marshall mélange la prise de vue réelle et l’animation.
Mais alors pourquoi Le Retour de Mary Poppins n’a réussi qu’à prendre un léger sourire de ma part ? Malgré les énormes qualités que le film dispose pour les raisons citées ci-dessus de par son cast que par sa direction artistique, le film manque l’un des ingrédients clés : une âme. Autre d’être une oeuvre artistique intéressante à analyser, son scénario simpliste et particulièrement fade pour 2h10 n’éveille presque aucun sentiment chez son spectateur, sauf peut-être l’ennui. Plus particulièrement dans une scène avec la magnifique Meryl Streep qui ne sert absolument à rien à part l’avoir dans son casting et qu’elle récolte une nomination de plus aux Oscars.
En bref : Le Retour de Mary Poppins est artistiquement intéressant de part sa chorégraphie, ses musiques et son casting, mais souffre malheureusement de longueurs interminables et d’un scénario beaucoup trop simpliste et fade pour réveiller son spectateur. Les enfants adoreront !
Conférence de presse
Lundi 10 décembre — Disney a donné rendez-vous à quelques journalistes à l’ambassade britannique où s’est déroulée la conférence de presse du Retour de Mary Poppins en présence des acteurs Emily Blunt et Lin-Manuel Miranda, mais aussi du producteur John DeLuca et du réalisateur Rob Marshall.
Vous pouvez retrouver la conférence en intégralité grâce à nos confrères TVHLAND sur Youtube.
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