3 ans après le premier Conjuring et Insidious Chapitre 2, James Wan, le nouveau maitre de l’horreur est de retour avec le genre après s’être essayé à l’action avec Fast & Furious 7. Il revient cette année avec l’un des films d’horreur les plus attendus cet année. Je parle bien sûr de la suite de Conjuring, Conjuring 2 : Le cas Enfield. Notre reporter présent à L.A a pu voir le film il y a quelques jours. Alors, mais que vaut cette suite de l’un des films d’horreur les plus effrayants de la décennie ? Réponse…
Synopsis :
Une nouvelle histoire vraie issue des dossiers d’Ed et Lorraine Warren : l’une de leurs enquêtes les plus traumatisantes.
Lorraine et Ed Warren se rendent dans le nord de Londres pour venir en aide à une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Il s’agira d’une de leurs enquêtes paranormales les plus terrifiantes…
Critique :
La réputation de James Wan dans le paysage horrifique contemporain n’est plus à faire. Après avoir inauguré avec succès les sagas Saw et Insidious, il réitère l’exploit avec Conjuring dont il a fièrement lancé la première itération il y a trois ans de cela. Succès public et critique, une suite a rapidement été mise en chantier. Le retour du jeune réalisateur derrière la caméra et du duo Patrick Wilson / Vera Farmiga devant ont d’emblée rassuré, comme cela avait été le cas pour Insidious 2. Ces deux séquelles sont d’ailleurs comparables : inférieures à leurs aînés sans démériter pour autant.
Conjuring premier du nom était LA grosse surprise de l’année 2013. Le buzz savamment orchestré par les premiers trailers et une promotion agressive avaient permis au film de rapporter plus de 300 millions de dollars pour un budget d’à peine 20. Les moyens ont doublé pour cette suite mais la technique semble être la même : la production insiste à nouveau sur l’hyper-réalisme de l’entreprise. Histoire vraie, encarts explicatifs dès les premières minutes et juste après l’épilogue, images d’archives, véritables enregistrements audio… Le marketing comme le scénario se nourrissent de ce parti-pris à double tranchant. L’oeuvre gagne en force évocatrice mais perd en crédibilité quand l’histoire se contente de gimmicks horrifiques déjà vus cent fois ailleurs. Les premières manifestations paranormales n’ont rien d’original et persistent à vouloir faire peur en bougeant des objets, un cliché agaçant qui n’a pour effet que d’alourdir le rythme. Ces séquences sont pourtant importantes car elles sont nécessaires pour s’identifier aux personnages et faire monter la tension. Responsables du scénario, les frères Hayes parviennent à se rattraper sur certains points. En mettant quasiment tous les personnages sur un pied d’égalité quant à leur perception du danger, le film évite les ennuyeuses scènes d’explications opposant enfants terrorisés à des parents sceptiques.
Léger vent d’air frais également sur la manière dont cette suite se rattache à la franchise. Plutôt que de voir la même famille de retour ou de s’intéresser uniquement à une nouvelle, le long-métrage fait revenir le couple de démonologistes déjà présent dans le premier Conjuring et approfondit leur relation. Toujours incarnés par Patrick Wilson et Vera Farmiga, ceux ci font face à l’une des plus célèbres histoire de possession après Amityville : celle d’Enfield.
Changement de cadre total pour l’occasion : exit la maison isolée du Rhode Island et place à la banlieue résidentielle de Londres. La différence est notable mais le nouveau lieu est tout autant propice au frisson, notamment grâce à une réalisation soignée qui n’a aucun mal à installer une ambiance angoissante. La caméra de James Wan se déplace avec élégance dans les couloirs sombres de cette petite maison splendidement shootée par le directeur de la photographie Don Burgess. Ce fidèle collaborateur de Robert Zemeckis joue habilement avec les effets de clair-obscur pour susciter l’inquiétude, amplifiée par un remarquable travail sur le son. À l’instar de son prédécesseur, Conjuring 2 est formellement impeccable et peut compter sur des interprètes de qualité, Vera Farmiga la première, responsable à elle seule d’une grande partie de la charge émotionnelle de l’histoire.
Sans atteindre le niveau de son grand frère, la faute à une écriture et un rythme patauds (les 2h14, durée inhabituelle pour le genre, se font sentir), Conjuring 2 parvient à s’imposer comme une suite solide à ranger dans le haut du panier de la production horrifique annuelle. Merci James Wan.
3/5
Critique rédigée par notre reporter, Guillaume S.
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